Premier baiser

Genre : Romance
Époque : 3002

Protagonistes : Hyeronimos, Athanase

Note : Ce texte fait suite au précédent, et narre (tant bien que mal) le premier baiser de Hyeronimos et d'Athanase ^^

Le combattant se laissa tomber à genoux.

– Athanase !

Le jeune homme fixa le visage en larmes de son ami, abasourdi. Pour la première fois, Hyeronimos n'exprimait pas seulement ses sentiments, il s'ouvrait entièrement. Et aussi fier et solide qu'il soit, cette vision le désarma complètement.

Figé, il soutint, terrifié, le regard si profond de son coéquipier, impuissant.

Hyeronimos le dévisageait, suppliant. Ses traits tordus en une mimique amère derrière une figure ravagée par le chagrin l'appelaient, lui et seulement lui, dans un cri silencieux résonnant au plus profond de son être.

Le désespoir assombrissait ses yeux d'azur si pâle. Ces orbes bleus clairs, qui pouvaient lancer des éclairs et contenir toute la douceur du monde, n'exprimaient plus qu'une profonde détresse, embués de larmes qu'il ne retenait plus.

Une pointe douloureuse transperça le cœur d'Athanase. Sa souffrance lui était insupportable.
Son corps céda et il tomba à genoux devant le jeune homme. Il se jeta sur lui, l'enlaçant comme si sa vie en dépendait.

– Pardon Hyeronimos... pardon, pardon ! Je suis tellement désolé ! Je n'ai rien vu venir, moi non plus... Je n'ai jamais voulu te faire souffrir ! Tout ce que je voulais, c'était rester auprès de toi !

Le jeune homme se figea, abasourdi. Les larmes continuaient de couler sur ses joues, mais il ne les sentait plus. Celles d'Athanase glissaient dans son cou, comme des minuscules caresses...

Il pouvait sentir le parfum si enivrant de son ami, ses cheveux blancs chatouiller ses joues, la chaude étreinte de son corps contre le sien. Ses genoux le faisaient souffrir, mais ça lui était égal. C'était comme si plus rien ne pourrait plus jamais l'atteindre ; comme si là, dans les bras de l'homme qu'il aimait, il était devenu invincible. Jamais il n'avait ressenti une telle force, une telle puissance.
Lentement, naturellement, ses bras glissèrent doucement le long du dos du jeune homme, lui rendant son étreinte avec force.

Athanase releva doucement la tête, tout contre lui. Quelques mèches blanches tombèrent lentement dans le creux de ses omoplates, et il sentit le souffle si précieux du jeune homme dans son cou.

Il crut défaillir lorsque ses lèvres effleurèrent sa peau, glissèrent le long de sa joue, puis s'emparèrent de ses lèvres, tout doucement, lui arrachant un soupir. La première bouffée d'une nouvelle vie.

Des larmes recommencèrent à couler sur ses joues, des larmes de délivrance.

Son cœur menaçait de l'étouffer d'un bonheur tout neuf. Pour la première fois de sa vie, il se sentait complet.

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